Quandun poilu écrit sa guerre. Abel Gangneux (premier rang, identifié par une croix) avec ses copains du 66e régiment d'infanterie, en 1916. Il est parti trois ans de chez lui
Quatre ans d'horreur, de visions macabres et de sang qui coule. Mais aussi des heures Ă attendre dans les tranchĂ©es, des moments d'ennuis, de doutes, puis de rĂ©confort au moment de lire les mots de sa bien-aimĂ©e, son frĂšre ou sa marraine. Certains soldats de la PremiĂšre Guerre mondiale se sont mĂȘme montrĂ©s poĂštes dans la douleur, au moment de partager leurs pensĂ©es avec leurs proches. Leurs essais, ceux qui n'Ă©taient pas censurĂ©s, se sont souvent retrouvĂ©s dans la presse de l'Ă©poque, comme une chronique de la Grande Guerre, vue de l' la veille de la cĂ©lĂ©bration du centenaire de l'armistice, RetroNews, le site de presse de la BibliothĂšque nationale de France BNF, nous ouvre ses archives afin de picorer dans ces Ă©crits d'oĂč jaillissaient parfois l'espoir, l'amour et l'humour ! Lorsque tu reviendras, je te gĂąterai de caresses⊠» C'est vĂȘtu comme un ours [âŠ] ça attend sa marmite [âŠ] C'est informe, innommable et souvent plein de poux. C'est un poilu, madame⊠et c'est votre Ă©poux ! » Ce 18 aoĂ»t 1916, le journal Le Radical publie en brĂšve ces quelques lignes d'un homme Ă qui le front n'a visiblement pas enlevĂ© sa comme celui-lĂ , un certain Paquito, dont la lettre Ă sa douce - en colĂšre - est publiĂ©e dans Le XIXe siĂšcle ChĂšre petite femme, ta derniĂšre lettre m'apprend que la Censure a mis le nez dans ta correspondance et je crois deviner, Ă te lire, combien tu es ennuyĂ©e de cet accident et pĂ©niblement surprise de voir ainsi violer notre intimitĂ© et nos tendres secrets⊠HĂ©las, Mienne chĂ©rie, [âŠ] c'est la guerre ! Il n'y a plus Ă s'Ă©tonner de rien », Ă©crit d'abord le soldat, qui poursuit en imaginant, avec humour, que le censeur est peut-ĂȘtre un ecclĂ©siastique choquĂ© de leurs manifestations de tendresse⊠Et d'en conclure sa lettre en pied de nez Ă son potentiel lecteur intrus Cher trĂ©sor adorĂ©, Ă©cris-moi toujours de bien amoureuses missives qui me sont ici le meilleur souvenir des heures de bonheur que nous avons vĂ©cues. Je te rĂ©pondrai toujours. Et la peste soit sur le censeur ! Reçois, Ă sa barbe, les plus doux baisers de ton mari qui t'adore. »Avec une telle relecture, les coquineries doivent ĂȘtre discrĂštes, et imagĂ©es. Lorsque tu reviendras de tes froides tranchĂ©es, de tes boyaux sanglants, ĂŽ mon pauvre adorĂ©, pour te faire oublier tes rudes chevauchĂ©es, tes douleurs, ton cafard, ce calvaire abhorrĂ©, que je te gĂąterai de suaves caresses, que je te donnerai tous mes soins les plus doux, revivant en un jour nos premiĂšres ivresses en te couvrant, chĂ©ri, des baisers les plus fous ! » Bien qu'intitulĂ© Lettre d'une femme Ă son mari », ces quelques phrases publiĂ©es dans Le Ver Luisant en janvier 1918 ne sont que l'expression du fantasme d'un soldat poĂšte, le sergent AndrĂ© Soriac, reconnu Ă l'Ă©poque par ses pairs pour la musique de ses les Ă©crits enthousiastes des soldats sont dĂ©tournĂ©s pour faire la propagande d'une guerre qui dure⊠Comme ce 23 fĂ©vrier 1916 dans Le Matin, dans une compilation de morceaux choisis intitulĂ©e La confiance de nos soldats ». Du fond des tranchĂ©es, nous jugeons⊠» Note bien que si, pour avoir la victoire, il fallait encore se lancer dans la fournaise, nous sommes toujours prĂȘts Ă y entrer ! » aurait ainsi Ă©crit l'un d'eux. Et l'article de conclure Chacun, suivant son tempĂ©rament, exprime sa foi imperturbable en l'avenir de la patrie. »Quelques rĂ©flexions politiques filtrent toutefois. Comme ce 7 dĂ©cembre 2015 dans le journal Le SiĂšcle Du fond des tranchĂ©es, nous jugeons les Ă©vĂ©nements de notre politique extĂ©rieure en nous Ă©loignant, chaque jour davantage, du point de vue qui semble prĂ©dominer dans les milieux gouvernementaux. [âŠ] La plus abominable violence est dĂ©chaĂźnĂ©e contre nous [âŠ] En dĂ©pit des conventions internationales qu'elle avait signĂ©es, l'Allemagne emploie contre nos soldats des gaz asphyxiants, elle maltraite les prisonniers de guerre, leur donne une nourriture insuffisante, les contraint Ă des travaux de dĂ©fense contre nous-mĂȘmes [âŠ] et pourtant dans les sphĂšres dirigeantes de Paris, on affecte des scrupules pour user de reprĂ©sailles ou tirer parti de toutes les armes qui peuvent concourir Ă notre dĂ©fense », accuse un homme qui signe L'Ancien ».Et certains de partager leur rĂ©jouissance de la fin de la guerre, comme ce soldat en permission qui Ă©crit Ă un camarade restĂ© au front Je regrette presque d'avoir eu ma permission au moment de la victoire. J'aurais voulu ĂȘtre avec vous, pour entendre chuinter le dernier obus et claquer la derniĂšre balle de mitrailleuse. [âŠ] Nous aurions trinquĂ© ensemble. [âŠ] Comme j'ai pensĂ© Ă vous en lisant les journaux⊠[âŠ] Vraiment oui, vous avez dĂ» ĂȘtre heureux. L'ennemi capitule. Nous avons la victoire complĂšte. Et vous y entrerez, en Allemagne, Parbleu ! »
Durantcette guerre, les femmes ont su sâaffirmer dans un contexte difficile. Elles ont jouĂ© un rĂŽle social, Ă©conomique et politique, parfois aux risques de leur vie. ConfrontĂ©es Ă leur solitude, ces femmes ont fait preuve dâautonomie afin de
Nous vous invitons à découvrir les lettres scan des lettres et retranscription tapuscrite de correspondance entre Monsieur Jean Bouron, soldat de la premiÚre guerre mondiale, sa femme Marie Louise restée à Brem et ses enfants André Louis et Jean. Monsieur Jean Bouron est né en 1873 à Saint Nicolas de Brem. Lors de l'écriture de ses lettres il était ùgé de 42 ans. Il est décédé dans la Marne le 25 septembre 1915 le lendemain de la derniÚre lettre le premier jour de la seconde bataille de Champagne 25 septembre 1915-9 octobre 1915. Nous souhaitons remercier vivement l'arriÚre petit-fils du poilu pour le partage de ces courriers chargés d'émotions et d'histoire. Si vous avez également des courriers et témoignages historiques que vous souhaitez partager n'hésitez pas à prendre contact avec la mairie. Transcription des lettres Lettres d'un poilu Scan des originaux CARTES DU 16 03 CARTES DU 16 04 CARTES MARS FRAGMENTS DE LETTRES LETTRES AVRIL LETTRES 1 MAI LETTRES 15 MAI LETTRES 26 MAI LETTRES 9 JUIN LETTRES 13 JUIN LETTRES 13 JUIN LETTRES 2 JUILLET LETTRES 14 JUILLET LETTRES JUILLET LETTRES 2 AOUT LETTRES 13 AOUT LETTRES 25 AOUT LETTRES 7 SEPTEMBRE LETTRES 9 SEPTEMBRE LETTRES 24 SEPTEMBRE LETTRES DEC 1915 JANV Dans le cadre du Passeport du Civisme et du travail relatif au devoir de mémoire, les enfants de CM2 des deux écoles de la commune ont rédigé des lettres réponses à M. Jean Bouron. Nous vous invitons à les découvrir ci-dessous. Lettres des pdf -
Lettresd'un poilu Brémois. Nous vous invitons à découvrir les lettres (scan des lettres et retranscription tapuscrite) de correspondance entre Monsieur Jean Bouron, soldat de la premiÚre guerre mondiale, sa femme Marie Louise restée à Brem et ses enfants André Louis et Jean. Monsieur Jean Bouron est né en 1873 à Saint Nicolas de Brem.
Objectifs 1/ Je lis des lettres de Poilus 2/ Jâapprends Ă percevoir lâironie dans un texte Quâest-ce quâun âpoiluâ ?Le terme âpoiluâ dĂ©signe tous les soldats français qui ont combattu lors de la PremiĂšre Guerre Mondiale de 14-18. Les conditions de combat atroces des poilus, notamment dans les tranchĂ©es, face aux soldats allemands, ont marquĂ© les esprits. Quâest-ce que lâironie ? Lâironie est une figure de style par laquelle on dit le contraire de ce que lâon pense rĂ©ellement, afin de se moquer. Extrait dâune lettre de Pierre Rullier 26 juillet 1915 Jâai vu de beaux spectacles ! Dâabord les tranchĂ©es de Boches1 dĂ©foncĂ©es par notre artillerie malgrĂ© le ciment et les centaines de sacs de terre empilĂ©s les uns au-dessus des autres ; ça câest intĂ©ressant. Mais ce qui lâest moins, ce sont les cadavres Ă moitiĂ© enterrĂ©s montrant, qui un pied, qui une tĂȘte ; dâautres, enterrĂ©s, sont dĂ©couverts en creusant les boyaux. Que câest intĂ©ressant la guerre ! On peut ĂȘtre fier de la civilisation ! »1. Surnom donnĂ© aux Allemands durant la PremiĂšre Guerre Mondiale Quelques pistes de lecture ⊠En quoi cet extrait dâune lettre de poilu est-il ironique ? Citez des phrases ironiques. Extrait dâune lettre censurĂ©e du soldat Albert Cazes 1917 Câest Ă rendre imbĂ©cile, câest laid, câest odieux, nous nous terrons comme des bĂȘtes traquĂ©es, et les jours succĂšdent aux jours, tristement, dans la crasse, les poux et la puanteur. Je vous assure que quelques mois de ce dur mĂ©tier sont plus que suffisants pour abrutir un homme. » Quelques pistes de lecture ⊠Diriez-vous quâAlbert Cazes critique la guerre de maniĂšre violente ? Ătes-vous dâaccord avec lui ? Lettre de Pierre Ă sa femme Edith 22 septembre 1916 Ma chĂšre Ădith,La vie ici est trĂšs dure. Dans les tranchĂ©es, lâodeur de la mort rĂšgne. Les rats nous envahissent, les parasites nous rongent la peau ; nous vivons dans la boue, elle nous envahit, nous ralentit et arrache nos grolles. Le froid se rajoute Ă ces supplices. Ce vent glacial qui nous gĂšle les os, il nous poursuit chaque jour. La nuit, il nous est impossible de dormir. Ătre prĂȘt, Ă chaque instant, prĂȘt Ă attaquer, prĂȘt Ă tuer. Tuer, ceci est le maĂźtre-mot de notre histoire. Ils nous rĂ©pĂštent quâil faut tuer pour survivre, je dirais plutĂŽt vivre pour tuer. Câest comme cela que je vis chaque minute de cet enfer. Sans hygiĂšne. Sans repos. Sans joie. Sans nâest rien comparĂ© au trou morbide oĂč ils nous envoient. Sur le champ de bataille, on ne trouve que des cadavres, des pauvres soldats pourrissant sur la terre imprĂ©gnĂ©e de sang. Les obus, les mines, dĂ©truisent tout sur leur passage. Arbres, maisons, et le peu de vĂ©gĂ©tation quâil reste. Tout est en ruine. Lâodeur des charniers, le bruit des canons, les cris des soldats⊠LâatmosphĂšre qui rĂšgne sur ce champ de carnage terroriserait un gosse pour toute sa vie. Elle nous terrorise je suis montĂ© au front. Ils mâont touchĂ© Ă la jambe. Je tâĂ©cris cette lettre alors que je devrais ĂȘtre aux cĂŽtĂ©s des autres, Ă me battre pour ma patrie. Notre patrie, elle ne nous aide pas vraiment. Ils nous envoient massacrer des hommes, alors quâeux, ils restent assis dans leurs bureaux ; mais en rĂ©alitĂ©, je suis sĂ»r quâils sont morts de ! Ce que jâaimerais recevoir une lettre. Cette lettre, celle quâon attend tous, pouvoir revenir en permission. Ce que jâaimerais te revoir, ma chĂšre Ă©pouse ! Retrouver un peu de confort, passer du temps avec notre petit garçon⊠Est-ce que tout le monde va bien ? Ne pensez pas Ă toutes ces horreurs. Je ne veux pas que vous subissiez cela par ma faute. Prends bien soin de toi, de notre fils, et de mes parents. Et, mĂȘme si je ne reviens pas, je veillerai toujours sur toi. Je pense Ă vous tous les jours, et la seule force qui me permet encore de survivre, câest de savoir que jâai une famille qui mâattend, Ă la ĂȘtre Ă vos cĂŽtĂ©s trĂšs prochainement, Ă bientĂŽt ma belle Ădith, je tâ Quelques pistes de lecture ⊠1 â Lisez le premier paragraphe. Quel genre de vie Pierre mĂšne t-il dans les tranchĂ©es ? 2 â Lisez les deuxiĂšme et troisiĂšme paragraphes. A votre avis, quelle est lâopinion de Pierre sur la guerre ? Regardez cette vidĂ©o du Youtubeur Mamytwink et rĂ©pondez aux questions ci-dessous 1 â Ă quelle occasion les Français et les Allemands ont-il fait une trĂȘve ? Pourquoi ? 2 â La guerre a t-elle continuĂ© aprĂšs cette trĂȘve de NoĂ«l ? A t-elle fait beaucoup de morts ? Travail dâĂ©criture Consignes A votre tour de rĂ©diger une lettre de poilu pour tĂ©moigner de la guerre. Cette lettre pourra ĂȘtre adressĂ©e Ă un membre de votre famille, Ă un ami, etc. Pour cela, vous devez vous inspirer des lettres vues ci-dessus. Vous pouvez au choix Ăcrire cette lettre sur du papier jauni pour faire ancienEcrire cette lettre directement dans le formulaire de rĂ©ponse Lettre Ă©crite par FloraĂ mon amour Je tâĂ©cris cette lettre sĂ»rement la derniĂšreIci câest dur de ne pas perdre le quand je pense Ă toi je me dis que ça vaut la peine de se battre pour vivre. VoilĂ pourquoi je me bats je me bats pour toi. Pour ton visage âŠPourrais-je encore voir ton visage, ton sourire, tes yeux ?Pourrais-je encore te toucher ou passer la nuit sous tes draps ?Câest si difficile ! Je vois mes camarades mourir sous mes yeux .Une bombe a explosĂ© et jâai vu un morceau de main atterrir Ă mes pieds. Câest horrible ! cette guerre finira t-elle ? Je nâen peux est-ce que je me bats ? Je ne sais plus. Je ne sais pas. Cela fait si longtemps que je me Ă lâheure, jâai vu une balle passer Ă cĂŽtĂ© de mon oreille. Jâai bien cru que je ne pourrai pas tâĂ©crire ces mots doux avant de voir la mort, brusque et sauvage, me prendre un de ces ne tâinquiĂšte pas je survivrais pour tâĂ©crire encore une lettre. Celle-ci jâai pu te lâĂ©crire car je suis de garde de nuit .Je ne sais pas si je vivrai assez pour pouvoir te revoir, mais mĂȘme si je meurs sache que mon amour indĂ©lĂ©bile pour toi restera Ă jamais gravĂ© dans mon coeur. Si je survis Ă cette guerre, je ne serais plus jamais le mĂȘme une partie de moi restera en guerre Ă que cette lettre te parviendra .Ton amour. Lettre Ă©crite par tyron Bonjour Anne, Je tâĂ©cris cette lettre qui sera la derniĂšre, du moins, je pense⊠Ici, ça ne va vraiment pas. Actuellement, il ne nous reste que quelques soldats, et 2000 soldats adverses sont contre nous. Il faudrait vraiment un miracle pour que nous sortions vivants du champ de bataille. Je prends le temps dâĂ©crire cette lettre, car jâai besoin de savoir comment les enfants et toi, vous vous portez. Dis-leur que je pense Ă eux tous les jours. Ici, nous sommes en crise. Nous nâavons presque plus de nourriture, dâeau.. etc. Les Allemands ont dĂ©cidĂ©, hier, de mettre 5 000 soldats contre nous et nous allons ĂȘtre renforcĂ©s avec 3 000 hommes pour les affronter. MalgrĂ© la situation, jâai confiance ! Il nous reste des alliĂ©s puissants. Je donnerai tout pour te toucher, pour sentir ton odeur, entendre ta voix ou tout simplement te voir une derniĂšre fois. Ici, jâai des sensations bizarres. Par exemple, lorsque des bombes atterrissent sous mes yeux, que des balles mâeffleurent, je me dis que la chance est avec moi ! Sache que je tâaime et que si tu ne reçois plus de lettre, câest que je suis parti rejoindre mes ancĂȘtres ! Je me bats pour vous, pour le peuple et pour le monde. Je me bats pour la paix. Paix quâils nâont pas pu trouver par un simple accord. Jâessaye de garder le sourire, malgrĂ© les personnes que jâai dĂ» tuer, un peu plus de 300 hommes. JâespĂšre que tu recevras cette lettre, car jâai pris du temps Ă lâĂ©crire. Avec tout mon amour, Au revoir Anne !
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lettre d un poilu Ă sa femme