Sujet SpĂ©ciale dĂ©dicace (lettre Ă  une et un peu brisĂ© aussi, mais ça c'Ă©tait prĂ©visible, d'ailleurs je l'avais prĂ©vu. Heureusement il a toujours sa femme et sa bonne intelligence. Il pense vite, trĂšs, trop mĂȘme parfois, c'est ça qui lui a cassĂ© le coeur rĂ©cemment. J'avais besoin de ça, il m'a remit sur des rails. Son domaine c'est nos

50 km seulement sĂ©parent la place Saint-Aubin, Ă  Toulouse, de la mairie de Cintegabelle, Ă  la lisiĂšre de l’AriĂšge. Manon Hoarau a pourtant mis un peu plus de deux ans Ă  les parcourir, pour rendre les lettres de Joseph Avignon Ă  son petit-neveu, qui ignorait jusqu’alors l’existence de ce Poilu, mort pour la France des suites de ses blessures Ă  l’hĂŽpital de Sainte-Menehould Marne, le 28 janvier histoire Ă©mouvante et Ă  rebondissements, la jeune femme de 24 ans la raconte dans un superbe documentaire d’un peu plus de 20 minutes, disponible sur YouTube et rĂ©alisĂ© avec le vidĂ©aste Sylartichot. A l’origine de l’aventure, donc, quelque 110 lettres datant de la PremiĂšre Guerre mondiale rĂ©cupĂ©rĂ©es par l’actuelle mĂ©diatrice culturelle Ă  Paris, alors Ă©tudiante Ă  Toulouse, auprĂšs d’un brocanteur qui venait de vider une maison. Cela m’a pris des semaines pour les trier et les remettre dans l’ordre chronologique », explique-t-elle. Manon Hoarau fait alors la rencontre de Joseph Avignon, cultivateur nĂ© Ă  Gaillac-Toulza avant d’aller vivre Ă  Lagardelle-sur-LĂšze, au sud de Toulouse, de sa femme Maria et de leur petite Valentine. Si elle dĂ©couvre vite, via son carnet militaire disponible sur Internet, que le Haut-Garonnais n’est jamais revenu du front, elle finit par remiser son rĂȘve de retrouver une descendante Ă  qui remettre ses lettres. Rencontre dĂ©cisiveSeulement assoupi, l’espoir s’éveille de nouveau cet Ă©tĂ©, aprĂšs la rencontre avec Sylartichot. Il m’a dit que c’était une histoire incroyable, qu’il fallait impliquer sa communautĂ© [ abonnĂ©s sur YouTube] et lancer une bouteille Ă  la mer sur Twitter. » Chose faite le 20 septembre. En moins d’une semaine, on avait retrouvĂ© un descendant, en deux semaines, on le rencontrait Ă  la mairie de Cintegabelle et en un mois et demi, on finalisait le documentaire. »Car la petite histoire dans l’Histoire mĂ©ritait d’ĂȘtre contĂ©e, et les contributeurs qui ont menĂ© Ă  cet Ă©pilogue, tel le twittos Tadoukoz, d’ĂȘtre y a deux ans dans un vide-grenier j'ai trouvĂ© dans une grande valise une sĂ©rie de lettres envoyĂ©es pas un soldat de la premiĂšre Guerre Mondiale Ă  sa femme. Il lui raconte ses longues journĂ©es de marche les heures d'attente dans les tranchĂ©es et les terrifiants moments d'assaut Manon Hoa ManonHoa September 20, 2019 AprĂšs avoir explorĂ© la piste Valentine, dont la fille et donc petite-fille du Poilu mourra sans enfant, furetĂ© en vain du cĂŽtĂ© de Pierre, le fantasque frĂšre de Joseph, l’enquĂȘte aboutira Ă  Alain Boutet, retraitĂ© de Cintegabelle et petit-fils de Maria, la demi-sƓur du hĂ©ros du documentaire Ă  ne pas confondre avec sa femme, dont sa grand-mĂšre ne lui avait jamais parlé  Joseph m’a touchĂ©, car il avait une personnalitĂ© trĂšs forte, reprend Manon Hoarau. Au fur et Ă  mesure de ses lettres, j’ai eu l’impression d’apprendre Ă  le connaĂźtre. Il a une vraie force de narration, comme lorsqu’il raconte les assauts. Dans les premiĂšres lettres, il protĂšge Ă©normĂ©ment sa famille. Et puis, il y a un point de bascule
 »Au fur et Ă  mesure que le temps avance, que le conflit s’enlise, que les hommes tombent autour de lui, le cultivateur du Sud-Ouest ne se soucie plus des apparences, ni de la censure. Il raconte, souvent crĂ»ment, les horreurs de la guerre, les corps dĂ©chirĂ©s par les obus, l’ennemi qu’on ne hait pas mais qu’il faut tuer pour ne pas qu’il vous tue. Il y a des lettres avec de la terre dessus, des marques, trĂšs dures Ă  dĂ©chiffrer. »Joseph Avignon, nĂ© Ă  Gaillac-Toulza, a ensuite vĂ©cu Ă  Lagardelle-sur-LĂšze. Son petit-neveu habite Ă  Cintegabelle. - Maps4NewsDĂ©sormais, la jeune femme et son compĂšre vidĂ©aste vont mettre en ligne le courrier brut, avec ses taches et ses fautes d’orthographe. AprĂšs lui avoir Ă©chappĂ© tant de fois, Joseph Avignon a Ă©tĂ© rattrapĂ© par la mort, Ă  quelques semaines de ses 28 ans. Comme prĂšs de dix millions d’autres soldats de la Grande Guerre, tous pays confondus.

Ceslettres, adressĂ©es Ă  sa jeune Ă©pouse, campent le portrait d'une France traditionnelle, simple, religieuse et patriotique. Outre l'Ă©criture soignĂ©e et le sentiment de vivre la guerre « comme si on y Ă©tait », la force de l'amour q voir plus Lettres Ă  lĂ©a - d'un poilu Ă  sa femme Albert Viard description Le 30 mai 1917Léonie chérieJ'ai confié cette derniÚre lettre à des mains amies en espérant qu'elle t'arrive un jour afin que tu saches la vérité et parce que je veux aujourd'hui témoigner de l'horreur de cette nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique. Aujourd'hui, les rives de l'Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversée, brûlée. Le paysage n'est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchées de premiÚre ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelés, c'est la guerre des mines avec la perspective de sauter à tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, collante dont il est impossible de se débarrasser. Les tranchées s'écroulent sous les obus et mettent à jour des corps, des ossements et des crùnes, l'odeur est manque l'eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillés, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid à cause de la longueur des boyaux à parcourir. Nous n'avons mÃÂȘme plus de sÚches pour nous réconforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous ré partons au combat l'épingle à chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffés d'un casque en tÎle d'acier lourd et incommode mais qui protÚge des ricochets et encombrés de tout l'attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participé à des offensives à outrance qui ont toutes échoué sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissé exténués et désespérés. Les malheureux estropiés que le monde va regarder d'un air dédaigneux à leur retour, auront-ils seulement droit à la petite croix de guerre pour les dédommager d'un bras, d'une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaÃt à tous comme une infùme et inutile 16 avril, le général Nivelle a lancé une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un échec, un désastre ! Partout des morts ! Lorsque j'avançais les sentiments n'existaient plus, la peur, l'amour, plus rien n'avait de sens. Il importait juste d'aller de l'avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d'accÚs boisées, étaient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil à l'épaule j'errais, la sueur dégoulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausée. Un vrai charnier s'étendait à mes pieds. J'ai descendu la butte en enjambant les corps désarticulés, une haine terrible s'emparant de assaut a semé le trouble chez tous les poilus et forcé notre désillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l'état major. Tous les combattants désespÚrent de l'existence, beaucoup ont déserté et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter à déposer les armes. La semaine derniÚre, le régiment entier n'a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchée, nous avons refusé de continuer à attaquer mais pas de dé nos officiers ont été chargés de nous juger. J'ai été condamné à passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombée je vais ÃÂȘtre fusillé pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempérer. En nous exécutant, nos supérieurs ont pour objectif d'aider les combattants à retrouver le goût de l'obéissance, je ne crois pas qu'ils y Léonie chérie que je ne suis pas coupable mais victime d'une justice expéditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliés de l'histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandés, à l'aube, agenouillé devant le peloton d'exécution. Je regrette tant ma Léonie la douleur et la honte que ma triste fin va t' si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon départ au combat était une si douce et si jolie folie mais aujourd'hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cÅ“ur. Je vous demande pardon mes anges de vous mon amour de taire à ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son pÚre est tombé en héros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mémoire des poilus fusillés pour l'exemple est réhabilitée, mais je n'y crois guÚre, alors seulement, et si tu le juges nécessaire, montre-lui cette doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous aussi ma douce Léonie, lorsque le temps aura lissé ta douleur, de ne pas renoncer à ÃÂȘtre heureuse, de continuer à sourire à la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite à toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous méritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cÅ“ur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravés dans ma mémoire, seront mon dernier réconfort avant la ton mari qui t'aime tant DerniĂšrelettre de Henry Floch Ă  sa femme, novembre 1914. Comme vingt-quatre autres poilus injustement accusĂ©s d’avoir reculĂ© devant l’ennemi, le caporal Henry. Floch, greffier de justice de paix avant la guerre, a Ă©tĂ© jugĂ© et fusillĂ© avec cinq de ses camarades, Ă  VingrĂ© le 4 . dĂ©cembre 1914. Il est l’un des six « Martyrs de VingrĂ© ». Ma
Depuis janvier 2009 que je tiens ce blog, je fais en sorte de ne pas le limiter Ă  l’unique sujet du Voyage. Digressions, rĂ©flexions, pensĂ©es et autre hors-sujets prĂ©sumĂ©s sont des invitĂ©s rĂ©currents de ce lieu et j’en suis purement satisfait ainsi. Aujourd’hui, c’est Ă  des annĂ©es-lumiĂšre de tout cela que je vous emmĂšne, back trĂšs trĂšs far away in the time, puisque le sujet de cet article date de 1916 et de la bataille de Verdun. Lorsque j’étais lycĂ©en, au siĂšcle dernier, ma professeure d’histoire nous avait fait Ă©tudier en profondeur le lĂ©gendaire recueil Paroles de Poilus. Elle m’avait, dans le cadre de cette Ă©tude, donnĂ© Ă  lire la photocopie d’une lettre Ă©crite par l’un de ces soldats Ă  sa femme, Ă  la veille de Verdun. De cette lettre et de son auteur, je ne sais qu’une chose il est effectivement mort peu aprĂšs et son tĂ©moignage s’est transmis de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration, jusqu’à arriver, nul ne sait trop comment, entre mes mains. Sa lecture me touche toujours autant et c’est pourquoi la voici donc, maintenant, in extenso Ma trĂšs chĂšre et trĂšs aimĂ©e Marie, Dieu l’a ainsi dĂ©cidĂ©, cette lettre est la derniĂšre que vous lirez de moi ! Je l’écris aprĂšs avoir reçu l’ordre de diriger une attaque qui doit entrainer les plus grands sacrifices – le mien en particulier. Je la confie Ă  un officier du 232Ăšme, le lieutenant Ruez, qui vous la fera parvenir, quand mon sacrifice aura Ă©tĂ© accompli. Je t’offre volontier [ma vie] Ă  la France, en vue de la grandeur de laquelle j’ai toujours travaillĂ© et vĂ©cu. Je partirai en ChrĂ©tien, aprĂšs avoir accompli mes devoirs religieux. Ceci sera pour votre Ăąme si chrĂ©tienne la meilleure des consolations pendant notre sĂ©paration momentanĂ©e; ce sera un exemple pour nos chers enfants. En vous quittant ainsi, je vous laisserai, je l’espĂšre, un souvenir qui vous soutiendra dans la vie. Soyez assurĂ©e que je vous aime comme je vous ai toujours aimĂ©e et que j’emporte dans le cƓur notre image chĂ©rie, ainsi que celles de mes quatre enfants, dans l’ñme desquels vous me ferez revivre. Le temps nous manque pour adresser un dernier adieu Ă  ma bonne et vĂ©nĂ©rĂ©e mĂšre, je vous prie de lui annoncer ma mort au Champ d’Honneur. Venant de vous qu’elle affectionne particuliĂšrement, ce coup lui sera moins rude. Dites-lui que son Ăąme a forgĂ© la mienne et que je l’embrasse du fond de mon cƓur, ainsi que mon pĂšre qui fut mon modĂšle. Je n’oublie aucun des nĂŽtres dans ma derniĂšre vision de la Vie. Mon baiser le plus affectueux Ă  mes chers petits Pierre, Louis, Anne et Charlotte; Ă  vous mon plus tendre adieu et au Revoir ! Votre Paul
Quandun poilu écrit sa guerre. Abel Gangneux (premier rang, identifié par une croix) avec ses copains du 66e régiment d'infanterie, en 1916. Il est parti trois ans de chez lui
Quatre ans d'horreur, de visions macabres et de sang qui coule. Mais aussi des heures Ă  attendre dans les tranchĂ©es, des moments d'ennuis, de doutes, puis de rĂ©confort au moment de lire les mots de sa bien-aimĂ©e, son frĂšre ou sa marraine. Certains soldats de la PremiĂšre Guerre mondiale se sont mĂȘme montrĂ©s poĂštes dans la douleur, au moment de partager leurs pensĂ©es avec leurs proches. Leurs essais, ceux qui n'Ă©taient pas censurĂ©s, se sont souvent retrouvĂ©s dans la presse de l'Ă©poque, comme une chronique de la Grande Guerre, vue de l' la veille de la cĂ©lĂ©bration du centenaire de l'armistice, RetroNews, le site de presse de la BibliothĂšque nationale de France BNF, nous ouvre ses archives afin de picorer dans ces Ă©crits d'oĂč jaillissaient parfois l'espoir, l'amour et l'humour ! Lorsque tu reviendras, je te gĂąterai de caresses
 » C'est vĂȘtu comme un ours [
] ça attend sa marmite [
] C'est informe, innommable et souvent plein de poux. C'est un poilu, madame
 et c'est votre Ă©poux ! » Ce 18 aoĂ»t 1916, le journal Le Radical publie en brĂšve ces quelques lignes d'un homme Ă  qui le front n'a visiblement pas enlevĂ© sa comme celui-lĂ , un certain Paquito, dont la lettre Ă  sa douce - en colĂšre - est publiĂ©e dans Le XIXe siĂšcle ChĂšre petite femme, ta derniĂšre lettre m'apprend que la Censure a mis le nez dans ta correspondance et je crois deviner, Ă  te lire, combien tu es ennuyĂ©e de cet accident et pĂ©niblement surprise de voir ainsi violer notre intimitĂ© et nos tendres secrets
 HĂ©las, Mienne chĂ©rie, [
] c'est la guerre ! Il n'y a plus Ă  s'Ă©tonner de rien », Ă©crit d'abord le soldat, qui poursuit en imaginant, avec humour, que le censeur est peut-ĂȘtre un ecclĂ©siastique choquĂ© de leurs manifestations de tendresse
 Et d'en conclure sa lettre en pied de nez Ă  son potentiel lecteur intrus Cher trĂ©sor adorĂ©, Ă©cris-moi toujours de bien amoureuses missives qui me sont ici le meilleur souvenir des heures de bonheur que nous avons vĂ©cues. Je te rĂ©pondrai toujours. Et la peste soit sur le censeur ! Reçois, Ă  sa barbe, les plus doux baisers de ton mari qui t'adore. »Avec une telle relecture, les coquineries doivent ĂȘtre discrĂštes, et imagĂ©es. Lorsque tu reviendras de tes froides tranchĂ©es, de tes boyaux sanglants, ĂŽ mon pauvre adorĂ©, pour te faire oublier tes rudes chevauchĂ©es, tes douleurs, ton cafard, ce calvaire abhorrĂ©, que je te gĂąterai de suaves caresses, que je te donnerai tous mes soins les plus doux, revivant en un jour nos premiĂšres ivresses en te couvrant, chĂ©ri, des baisers les plus fous ! » Bien qu'intitulĂ© Lettre d'une femme Ă  son mari », ces quelques phrases publiĂ©es dans Le Ver Luisant en janvier 1918 ne sont que l'expression du fantasme d'un soldat poĂšte, le sergent AndrĂ© Soriac, reconnu Ă  l'Ă©poque par ses pairs pour la musique de ses les Ă©crits enthousiastes des soldats sont dĂ©tournĂ©s pour faire la propagande d'une guerre qui dure
 Comme ce 23 fĂ©vrier 1916 dans Le Matin, dans une compilation de morceaux choisis intitulĂ©e La confiance de nos soldats ». Du fond des tranchĂ©es, nous jugeons
 » Note bien que si, pour avoir la victoire, il fallait encore se lancer dans la fournaise, nous sommes toujours prĂȘts Ă  y entrer ! » aurait ainsi Ă©crit l'un d'eux. Et l'article de conclure Chacun, suivant son tempĂ©rament, exprime sa foi imperturbable en l'avenir de la patrie. »Quelques rĂ©flexions politiques filtrent toutefois. Comme ce 7 dĂ©cembre 2015 dans le journal Le SiĂšcle Du fond des tranchĂ©es, nous jugeons les Ă©vĂ©nements de notre politique extĂ©rieure en nous Ă©loignant, chaque jour davantage, du point de vue qui semble prĂ©dominer dans les milieux gouvernementaux. [
] La plus abominable violence est dĂ©chaĂźnĂ©e contre nous [
] En dĂ©pit des conventions internationales qu'elle avait signĂ©es, l'Allemagne emploie contre nos soldats des gaz asphyxiants, elle maltraite les prisonniers de guerre, leur donne une nourriture insuffisante, les contraint Ă  des travaux de dĂ©fense contre nous-mĂȘmes [
] et pourtant dans les sphĂšres dirigeantes de Paris, on affecte des scrupules pour user de reprĂ©sailles ou tirer parti de toutes les armes qui peuvent concourir Ă  notre dĂ©fense », accuse un homme qui signe L'Ancien ».Et certains de partager leur rĂ©jouissance de la fin de la guerre, comme ce soldat en permission qui Ă©crit Ă  un camarade restĂ© au front Je regrette presque d'avoir eu ma permission au moment de la victoire. J'aurais voulu ĂȘtre avec vous, pour entendre chuinter le dernier obus et claquer la derniĂšre balle de mitrailleuse. [
] Nous aurions trinquĂ© ensemble. [
] Comme j'ai pensĂ© Ă  vous en lisant les journaux
 [
] Vraiment oui, vous avez dĂ» ĂȘtre heureux. L'ennemi capitule. Nous avons la victoire complĂšte. Et vous y entrerez, en Allemagne, Parbleu ! »
Durantcette guerre, les femmes ont su s’affirmer dans un contexte difficile. Elles ont jouĂ© un rĂŽle social, Ă©conomique et politique, parfois aux risques de leur vie. ConfrontĂ©es Ă  leur solitude, ces femmes ont fait preuve d’autonomie afin de Nous vous invitons Ă  dĂ©couvrir les lettres scan des lettres et retranscription tapuscrite de correspondance entre Monsieur Jean Bouron, soldat de la premiĂšre guerre mondiale, sa femme Marie Louise restĂ©e Ă  Brem et ses enfants AndrĂ© Louis et Jean. Monsieur Jean Bouron est nĂ© en 1873 Ă  Saint Nicolas de Brem. Lors de l'Ă©criture de ses lettres il Ă©tait ĂągĂ© de 42 ans. Il est dĂ©cĂ©dĂ© dans la Marne le 25 septembre 1915 le lendemain de la derniĂšre lettre le premier jour de la seconde bataille de Champagne 25 septembre 1915-9 octobre 1915. Nous souhaitons remercier vivement l'arriĂšre petit-fils du poilu pour le partage de ces courriers chargĂ©s d'Ă©motions et d'histoire. Si vous avez Ă©galement des courriers et tĂ©moignages historiques que vous souhaitez partager n'hĂ©sitez pas Ă  prendre contact avec la mairie. Transcription des lettres Lettres d'un poilu Scan des originaux CARTES DU 16 03 CARTES DU 16 04 CARTES MARS FRAGMENTS DE LETTRES LETTRES AVRIL LETTRES 1 MAI LETTRES 15 MAI LETTRES 26 MAI LETTRES 9 JUIN LETTRES 13 JUIN LETTRES 13 JUIN LETTRES 2 JUILLET LETTRES 14 JUILLET LETTRES JUILLET LETTRES 2 AOUT LETTRES 13 AOUT LETTRES 25 AOUT LETTRES 7 SEPTEMBRE LETTRES 9 SEPTEMBRE LETTRES 24 SEPTEMBRE LETTRES DEC 1915 JANV Dans le cadre du Passeport du Civisme et du travail relatif au devoir de mĂ©moire, les enfants de CM2 des deux Ă©coles de la commune ont rĂ©digĂ© des lettres rĂ©ponses Ă  M. Jean Bouron. Nous vous invitons Ă  les dĂ©couvrir ci-dessous. Lettres des pdf - Lettresd'un poilu BrĂ©mois. Nous vous invitons Ă  dĂ©couvrir les lettres (scan des lettres et retranscription tapuscrite) de correspondance entre Monsieur Jean Bouron, soldat de la premiĂšre guerre mondiale, sa femme Marie Louise restĂ©e Ă  Brem et ses enfants AndrĂ© Louis et Jean. Monsieur Jean Bouron est nĂ© en 1873 Ă  Saint Nicolas de Brem.
Objectifs 1/ Je lis des lettres de Poilus 2/ J’apprends Ă  percevoir l’ironie dans un texte Qu’est-ce qu’un “poilu” ?Le terme “poilu” dĂ©signe tous les soldats français qui ont combattu lors de la PremiĂšre Guerre Mondiale de 14-18. Les conditions de combat atroces des poilus, notamment dans les tranchĂ©es, face aux soldats allemands, ont marquĂ© les esprits. Qu’est-ce que l’ironie ? L’ironie est une figure de style par laquelle on dit le contraire de ce que l’on pense rĂ©ellement, afin de se moquer. Extrait d’une lettre de Pierre Rullier 26 juillet 1915 J’ai vu de beaux spectacles ! D’abord les tranchĂ©es de Boches1 dĂ©foncĂ©es par notre artillerie malgrĂ© le ciment et les centaines de sacs de terre empilĂ©s les uns au-dessus des autres ; ça c’est intĂ©ressant. Mais ce qui l’est moins, ce sont les cadavres Ă  moitiĂ© enterrĂ©s montrant, qui un pied, qui une tĂȘte ; d’autres, enterrĂ©s, sont dĂ©couverts en creusant les boyaux. Que c’est intĂ©ressant la guerre ! On peut ĂȘtre fier de la civilisation ! »1. Surnom donnĂ© aux Allemands durant la PremiĂšre Guerre Mondiale Quelques pistes de lecture 
 En quoi cet extrait d’une lettre de poilu est-il ironique ? Citez des phrases ironiques. Extrait d’une lettre censurĂ©e du soldat Albert Cazes 1917 C’est Ă  rendre imbĂ©cile, c’est laid, c’est odieux, nous nous terrons comme des bĂȘtes traquĂ©es, et les jours succĂšdent aux jours, tristement, dans la crasse, les poux et la puanteur. Je vous assure que quelques mois de ce dur mĂ©tier sont plus que suffisants pour abrutir un homme. » Quelques pistes de lecture 
 Diriez-vous qu’Albert Cazes critique la guerre de maniĂšre violente ? Êtes-vous d’accord avec lui ? Lettre de Pierre Ă  sa femme Edith 22 septembre 1916 Ma chĂšre Édith,La vie ici est trĂšs dure. Dans les tranchĂ©es, l’odeur de la mort rĂšgne. Les rats nous envahissent, les parasites nous rongent la peau ; nous vivons dans la boue, elle nous envahit, nous ralentit et arrache nos grolles. Le froid se rajoute Ă  ces supplices. Ce vent glacial qui nous gĂšle les os, il nous poursuit chaque jour. La nuit, il nous est impossible de dormir. Être prĂȘt, Ă  chaque instant, prĂȘt Ă  attaquer, prĂȘt Ă  tuer. Tuer, ceci est le maĂźtre-mot de notre histoire. Ils nous rĂ©pĂštent qu’il faut tuer pour survivre, je dirais plutĂŽt vivre pour tuer. C’est comme cela que je vis chaque minute de cet enfer. Sans hygiĂšne. Sans repos. Sans joie. Sans n’est rien comparĂ© au trou morbide oĂč ils nous envoient. Sur le champ de bataille, on ne trouve que des cadavres, des pauvres soldats pourrissant sur la terre imprĂ©gnĂ©e de sang. Les obus, les mines, dĂ©truisent tout sur leur passage. Arbres, maisons, et le peu de vĂ©gĂ©tation qu’il reste. Tout est en ruine. L’odeur des charniers, le bruit des canons, les cris des soldats
 L’atmosphĂšre qui rĂšgne sur ce champ de carnage terroriserait un gosse pour toute sa vie. Elle nous terrorise je suis montĂ© au front. Ils m’ont touchĂ© Ă  la jambe. Je t’écris cette lettre alors que je devrais ĂȘtre aux cĂŽtĂ©s des autres, Ă  me battre pour ma patrie. Notre patrie, elle ne nous aide pas vraiment. Ils nous envoient massacrer des hommes, alors qu’eux, ils restent assis dans leurs bureaux ; mais en rĂ©alitĂ©, je suis sĂ»r qu’ils sont morts de ! Ce que j’aimerais recevoir une lettre. Cette lettre, celle qu’on attend tous, pouvoir revenir en permission. Ce que j’aimerais te revoir, ma chĂšre Ă©pouse ! Retrouver un peu de confort, passer du temps avec notre petit garçon
 Est-ce que tout le monde va bien ? Ne pensez pas Ă  toutes ces horreurs. Je ne veux pas que vous subissiez cela par ma faute. Prends bien soin de toi, de notre fils, et de mes parents. Et, mĂȘme si je ne reviens pas, je veillerai toujours sur toi. Je pense Ă  vous tous les jours, et la seule force qui me permet encore de survivre, c’est de savoir que j’ai une famille qui m’attend, Ă  la ĂȘtre Ă  vos cĂŽtĂ©s trĂšs prochainement, Ă  bientĂŽt ma belle Édith, je t’ Quelques pistes de lecture 
 1 – Lisez le premier paragraphe. Quel genre de vie Pierre mĂšne t-il dans les tranchĂ©es ? 2 – Lisez les deuxiĂšme et troisiĂšme paragraphes. A votre avis, quelle est l’opinion de Pierre sur la guerre ? Regardez cette vidĂ©o du Youtubeur Mamytwink et rĂ©pondez aux questions ci-dessous 1 – À quelle occasion les Français et les Allemands ont-il fait une trĂȘve ? Pourquoi ? 2 – La guerre a t-elle continuĂ© aprĂšs cette trĂȘve de NoĂ«l ? A t-elle fait beaucoup de morts ? Travail d’écriture Consignes A votre tour de rĂ©diger une lettre de poilu pour tĂ©moigner de la guerre. Cette lettre pourra ĂȘtre adressĂ©e Ă  un membre de votre famille, Ă  un ami, etc. Pour cela, vous devez vous inspirer des lettres vues ci-dessus. Vous pouvez au choix Écrire cette lettre sur du papier jauni pour faire ancienEcrire cette lettre directement dans le formulaire de rĂ©ponse Lettre Ă©crite par FloraÀ mon amour Je t’écris cette lettre sĂ»rement la derniĂšreIci c’est dur de ne pas perdre le quand je pense Ă  toi je me dis que ça vaut la peine de se battre pour vivre. VoilĂ  pourquoi je me bats je me bats pour toi. Pour ton visage 
Pourrais-je encore voir ton visage, ton sourire, tes yeux ?Pourrais-je encore te toucher ou passer la nuit sous tes draps ?C’est si difficile ! Je vois mes camarades mourir sous mes yeux .Une bombe a explosĂ© et j’ai vu un morceau de main atterrir Ă  mes pieds. C’est horrible ! cette guerre finira t-elle ? Je n’en peux est-ce que je me bats ? Je ne sais plus. Je ne sais pas. Cela fait si longtemps que je me Ă  l’heure, j’ai vu une balle passer Ă  cĂŽtĂ© de mon oreille. J’ai bien cru que je ne pourrai pas t’écrire ces mots doux avant de voir la mort, brusque et sauvage, me prendre un de ces ne t’inquiĂšte pas je survivrais pour t’écrire encore une lettre. Celle-ci j’ai pu te l’écrire car je suis de garde de nuit .Je ne sais pas si je vivrai assez pour pouvoir te revoir, mais mĂȘme si je meurs sache que mon amour indĂ©lĂ©bile pour toi restera Ă  jamais gravĂ© dans mon coeur. Si je survis Ă  cette guerre, je ne serais plus jamais le mĂȘme une partie de moi restera en guerre Ă  que cette lettre te parviendra .Ton amour. Lettre Ă©crite par tyron Bonjour Anne, Je t’écris cette lettre qui sera la derniĂšre, du moins, je pense
 Ici, ça ne va vraiment pas. Actuellement, il ne nous reste que quelques soldats, et 2000 soldats adverses sont contre nous. Il faudrait vraiment un miracle pour que nous sortions vivants du champ de bataille. Je prends le temps d’écrire cette lettre, car j’ai besoin de savoir comment les enfants et toi, vous vous portez. Dis-leur que je pense Ă  eux tous les jours. Ici, nous sommes en crise. Nous n’avons presque plus de nourriture, d’eau.. etc. Les Allemands ont dĂ©cidĂ©, hier, de mettre 5 000 soldats contre nous et nous allons ĂȘtre renforcĂ©s avec 3 000 hommes pour les affronter. MalgrĂ© la situation, j’ai confiance ! Il nous reste des alliĂ©s puissants. Je donnerai tout pour te toucher, pour sentir ton odeur, entendre ta voix ou tout simplement te voir une derniĂšre fois. Ici, j’ai des sensations bizarres. Par exemple, lorsque des bombes atterrissent sous mes yeux, que des balles m’effleurent, je me dis que la chance est avec moi ! Sache que je t’aime et que si tu ne reçois plus de lettre, c’est que je suis parti rejoindre mes ancĂȘtres ! Je me bats pour vous, pour le peuple et pour le monde. Je me bats pour la paix. Paix qu’ils n’ont pas pu trouver par un simple accord. J’essaye de garder le sourire, malgrĂ© les personnes que j’ai dĂ» tuer, un peu plus de 300 hommes. J’espĂšre que tu recevras cette lettre, car j’ai pris du temps Ă  l’écrire. Avec tout mon amour, Au revoir Anne !
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  • lettre d un poilu Ă  sa femme